JOURNAL D'UN SORCIER - Paul Grégor
Journal d'un Sorcier nous invite à une plongée dans le monde de la sorcellerie brésilienne où d'étranges rites dédiés au dieu Exu et aux forces chthoniennes de la jungle amazonienne marqueront à jamais l'auteur du sceau à trois dents des macumbeiros. Dans ce récit initiatique mêlant, à la façon d'un Castaneda brésilien, faits vécus, arcanes ésotériques et imaginaire magique, Grégor nous livre les différentes étapes qui marqueront son initiation aux plus sombres rituels de la macumba. Des ascèses psycho-sexuelles du terreiro, à la rencontre avec le funeste sorcier Tiberio et l'envoutante Consuelo, le récit progresse telle une catabase en suivant les protagonistes dans les affres infernales des mondes souterrains où, possédés par les divinités de l'inframonde, ils tenteront d'achever le Grand Œuvre sorcier.
Édition accompagnée de photos originales de Paul Grégor, de collages de Philippe Pissier et d'illustrations de Monique Brienne.
Paul Gregor fut un des premiers auteurs francophones à écrire avec un regard d'initié sur la sorcellerie brésilienne. Il formula les bases de son système magique en développant les enseignements qu'il reçut dans 'les Cahiers de la Macumba' et qu'il regroupa ensuite sous le nom de psycho-synthèse sexuelle. Tirant des liens avec le tantrisme, il enseigna une ascèse magique préconisant l'imagination galvanisée et la canalisation des énergies sexuelles. Il demeure un pionnier sur ces sujets dans le monde francophone. Ses romans contiennent en substance des idées et arcanes issues de ses pratiques et ses enseignements.
'Nous participons à l'exubérante tendresse de la nature et aux scènes sadiques des messes noires. Nous sommes tantôt fleurs de nuit, tantôt oiseaux, tantôt traînées de sang, tantôt peau déchirée par des rasoirs, tantôt cris rauques, tantôt chuchotements de rivières sous la lune.
Le culte des sorciers brésiliens n'est pas moins imprégné de sang que les autres religions créatrices, mais leurs esprits sont telluriques.
Leurs pieds ne perdent jamais le contact avec cette terre. Leur regard fouille les secrets de notre nature et ne se lève jamais vers un ciel ineffable.
La torture au rasoir et d'autres qu'ils infligent de temps en temps aux esclaves de leur amour exaspèrent leur passion. Mais ce ne sont que de petits jeux cruels. Leurs victimes plus ou moins bénévoles, plus ou moins ravies.
Car tout pouvoir, non seulement celui des sorciers, jaillit du désir.
J'ai cent fois constaté la vérité exprimée par la célèbre phrase de Paracelse :
" Tout corps humain, agité par des désirs violents, exerce une influence impérieuse, même à distance, sur des vies moins intenses, habitées par des désirs moins forts ".
Le macumbeiro maîtrise ses impulsions, ses désirs amoureux, tout en les vivant, tout en les conduisant jusqu'à un dénouement heureux et simultanément il conserve la substance magnétique de la passion. C'est parce que ses émotions lorsqu'il le veut ne connaissent pas des chutes brusques.
Elles le portent et le bercent comme les ondes ensoleillées d'un océan bienveillant, vers des plages où règne l'éternel printemps d'un désir toujours actif et rayonnant.'
Extrait de Journal d'un Sorcier - Paul Grégor - Hexen Press
Une chronique réalisée par @divagations_ésotériques